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LA PETITE CHANOINESSE

tout occupés d’eux-mêmes, ils ne virent pas. L’une d’elles les enveloppa d’un rapide coup d’œil, et surprit ce regard. Un tressaillement courut sur son fin visage, une lueur passa dans ses yeux gris… Sa compagne fit observer :

— Comme il est bien, ce capitaine de Chancenay !… Et la jeune fille avec laquelle il cause est ravissante !

Sari dit brièvement :

— En effet.

Puis, après un court silence, elle demanda :

— Savez-vous qui elle est ?

— Probablement une des parentes qu’héberge Mme de Baillans… Je ne suis pas très au courant… Mais il me semble avoir entendu Mlle Robin parler d’une jeune fille très jolie…

Mlle Doucza rentra à l’hôpital dans un état d’irritation qu’elle avait peine à ne pas manifester au dehors. En passant, elle informa la directrice qu’ayant la migraine, elle priait qu’on ne comptât pas sur elle ce matin pour les soins à donner… Mme Bignard répondit : « Bien, bien, ma chère », sans s’étonner aucunement. Sari Doucza était cotée comme une infirmière fantaisiste, qui choisissait la besogne selon ses goûts, ou son caprice, sans le moindre souci de rendre réellement service. Il lui suffisait de se faire faire