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LA PETITE CHANOINESSE

elle fit servir le thé. Cette fois, Élys était là, délicieusement jolie dans une robe blanche toute simple qu’elle s’était confectionnée elle-même. Et Mme Antoinette dut accueillir encore ce terrible Chancenay, plus séduisant que jamais, il fallait bien le constater. Elle le fit d’ailleurs sans mauvaise grâce visible… Et ce fut avec un intérêt très évident qu’elle écouta le jeune officier parler de ses hommes, du bien qu’il était si facile de leur faire, des lueurs de beauté morale qu’il avait parfois découvertes sous de rudes enveloppes.

— C’est un apostolat magnifique, pour qui sait le comprendre… Et c’est une joie aussi, je puis l’affirmer.

Mme Antoinette demanda :

— Cet apostolat, vous l’avez exercé, monsieur ?

Il répondit simplement :

— J’ai fait du moins ce que je pouvais.

Mme Antoinette considéra un moment la belle physionomie loyale et ferme, puis se renferma dans le silence, tandis que la conversation continuait autour d’elle.

Quand les jeunes gens se furent retirés, Mme Jardans fit observer, tout en rattachant le nœud bleu qui retenait les cheveux de Lucette :