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LA PETITE CHANOINESSE

trait sa ferme intelligence, une haute conception du devoir, un vibrant patriotisme prêt à tous les sacrifices… Du coin de l’œil, Mme de Baillans considérait sa cousine. Elle voyait le regard intéressé revenant sans cesse à la belle physionomie énergique et loyale, puis s’en détournant avec une sorte d’impatience… Allons, cela marchait bien, très bien !

Quand les officiers eurent pris congé, Mme de Baillans déclara, d’un air enchanté :

— Ils sont charmants, ces jeunes gens !… charmants | Qu’en dis-tu, Antoinette ?

— Mais oui, très bien…

Puis, après un court silence, Mme Antoinette ajouta, d’un accent irrité :

— Je te soupçonne, Fabienne, de favoriser les visées de ce jeune homme et l’attachement qu’Élys lui porte.

Mme de Baillans répondit nettement :

— Ma bonne amie, si j’admettais que tu refuses le comte de Chancenay tel qu’il était il y a deux ans, aujourd’hui je ne comprendrais pas que tu ne fusses heureuse et fière de donner Élys à l’homme de haute valeur qu’il est devenu.

Mme de Prexeuil eut un léger ricanement :

— Oui, oui, je sais !… Cela ne l’empêchera