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d’une année, passé de bravoure, de sacrifice, de conversion, qui effaçait l’autre disparu sous le pardon divin.

Sans le savoir, Ogier se faisait de précieuses alliées, en Mme de Baillans et sa fille. Toutes deux l’étudiaient discrètement, et chaque jour renforçait leur sympathie pour lui. Le capitaine de Chancenay unissait aux allures de l’officier grand seigneur une parfaite simplicité. Il possédait en outre une âme généreuse, ardente, loyale, ainsi que put s’en convaincre Mme Jarmans au cours des entretiens qu’elle s’arrangeait, parfois, pour avoir avec lui.

Son ami, le lieutenant Blavet, lui en fit un jour le plus vif éloge.

— Il n’y a pas de mots pour définir son héroïsme et son sang-froid !… Vibrant, avec cela, nous électrisant tous ! Ah ! l’admirable officier !… Si bon pour ses hommes, aussi, quoique les tenant ferme, sans peine, d’ailleurs, car il s’était fait aimer d’eux tous. Il en a été récompensé, puisque c’est l’un d’eux qui l’a sauvé, au risque de sa vie.

Un autre jour, en causant avec Mme Jarmans de l’hôpital d’Ursau qui faisait quelque peu parler de lui, dans la région, le lieutenant fit observer :