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utile… C’est là une maladie que vous ne connaissez guère non plus, j’en suis sûr, mademoiselle ?

Un sourire entr’ouvrait ses lèvres — sourire très doux, qui donnait un charme nouveau à sa physionomie.

Ce fut Mme Jarmans qui répondit :

— Élys est une infatigable travailleuse. Nous devons l’arrêter parfois, car elle a besoin de se ménager, sa santé ayant été un peu ébranlée, depuis deux ans.

Un chaud regard d’intérêt s’attacha au charmant visage empourpré.

— Vous êtes souffrante, mademoiselle ?… Pas bien sérieusement, je l’espère ?

— Oh ! non ! Déjà, ici, je vais beaucoup mieux.

— Comptez-vous y demeurer longtemps ?

— Mais jusqu’au printemps prochain, je pense. Le médecin ne veut pas que je passe l’hiver à Prexeuil, trop froid, assure-t-il.

— Il a bien raison !… Mmes vos tantes sont avec vous ?

— Ma tante Antoinette seulement. Tante Bathilde est restée à Gouxy, pour s’occuper des pauvres avec l’aide de la mère de notre curé.

— Ah ! ce pauvre abbé Dambry ! J’ai su, par un de ses confrères, qu’il avait subi l’amputation