Page:Delly - La Petite Chanoinesse.pdf/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
LA PETITE CHANOINESSE

Il ajouta quelques mots de gratitude courtoise, auxquels s’associa aimablement Mme de Chancenay… Mais pendant qu’il parlait, le jeune homme ne voyait qu’Élys, rougissante, qui essayait de détourner les yeux… Vainement, car leurs regards se rencontraient, et ils y virent leur amour, que la séparation, la souffrance, toutes les épreuves avaient rendu plus fort, plus ardent — indestructible.

— Mademoiselle, je viens d’apprendre à ma grand’mère que Mmes vos tantes et vous étiez les fidèles amies de notre cousine de Valheuil…

— Oui, nous l’aimions beaucoup, cette chère Mme de Valheuil si bonne, si dévouée !

— Je suis enchantée, mademoiselle, de vous connaître…

Mme de Chancenay tendait la main à la jeune fille, en l’enveloppant d’un coup d’œil intéressé.

— … Nous nous étions un peu perdues de vue, ma cousine et moi. Pourtant nous nous écrivions de temps à autre. Cette pauvre Valentine avait cru devoir s’enfermer dans la solitude…

— Elle faisait beaucoup de bien dans notre petit pays. Et je vous assure qu’elle ne s’est jamais ennuyée.

M. de Chancenay fit observer :

— On ne s’ennuie pas quand on mène une vie