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XVI


Le surlendemain, Ogier reçut la visite de sa grand’mère, venue de Sarjac en automobile.

Son veuvage, ses inquiétudes pour son petit-fils n’avaient pas atteint sa frivolité d’esprit. Elle continuait de teindre ses cheveux en blond, de se farder avec beaucoup d’art, et se parait d’un deuil élégant, savamment étudié.

Cette coquetterie de vieille femme irritait Ogier, qui avait grand’peine à dissimuler son impression désagréable, comme le demandait la déférence due à son aïeule. Mais il laissait parfois éclater son impatience, quand, par exemple, la futile marquise lui faisait une réflexion de ce genre :

— Comme cette tenue te va bien, cher enfant ! On l’aurait choisie pour toi qu’on n’aurait pu imaginer mieux !

Ou bien, avec un sourire malicieux :

— Tu n’as jamais dû manquer d’admiratrices, je m’en doute, mon bel officier ?