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— J’ai connu des personnes de ce nom… La jeune fille était fort jolie, en effet.

— C’est probablement la même. D’ailleurs, nous l’apercevrons un de ces jours, car elle sort souvent avec Mme Jarmans ou Mme de Baillans.

Ogier dit en essayant de prendre un ton indifférent :

— Elle est une parente de ces dames ?

— Oui. Elle est là, paraît-il, avec une vieille tante. Toutes deux sont venues du Jura, où elles habitent généralement, à cause de la jeune fille qui n’est pas bien portante.

Et avec un sourire, le lieutenant ajouta :

— Vous savez, dans ces petits pays, on est au courant de tout !… Et puis, nous autres, les célibataires, nous nous intéressons naturellement beaucoup à cette délicieuse personne. Mais elle est un peu fière, un peu triste, et pas coquette du tout ! L’antithèse d’une petite infirmière de l’hôpital d’Ursau, jolie, elle aussi, quoique beau coup moins, et dans un autre genre. Elle se fait extrêmement remarquer, par ici. Je crois qu’elle s’occupe plutôt de chercher des admirateurs que de soigner les blessés de là-bas !

Et, du doigt, il désignait le toit de la maison Bignard, qu’on voyait d’ici, entre les arbres.

Ogier dit machinalement :