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LA PETITE CHANOINESSE

Mme de Prexeuil hocha la tête… Certes, elle croyait fermement à l’action de la Providence ! Mais l’orgueil, toujours vivace chez elle, lui faisait mettre assez fréquemment au premier plan ses idées personnelles. Ainsi en avait-il été pour la vocation d’Élys. Et maintenant, il aurait été difficile de lui faire admettre que cette même Providence pouvait amener de nouveau sur le chemin de la jeune fille M. de Chancenay.

Mais il était impossible de fuir loin d’ici. Tout d’abord, ses rhumatismes l’immobilisaient, pour un certain temps. Puis le médecin avait recommandé qu’Élys ne passât pas l’hiver à Prexeuil. Mme Antoinette n’ayant pas les moyens d’aller s’installer ailleurs qu’ici, ni même de s’en éloigner momentanément, devait donc se résigner à l’inévitable.

Mais avec quelle inquiétude, quelle sourde impatience !

Elle cherchait un moyen pour empêcher que sa petite-nièce revît Ogier, et n’en trouvait pas. Certainement, un jour ou l’autre, ils se rencontreraient… Et alors, la déraisonnable enfant se monterait à nouveau l’imagination…

Élys connut la présence de M. de Chancenay dès le dimanche suivant.

À la messe de huit heures, les soldats de l’hô-