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XIV


À deux kilomètres de la petite ville pyrénéenne d’Ursau, Mme de Baillans possédait une villa très vaste, confortable sans aucun luxe, qu’elle avait offerte au début de la guerre pour y installer un hôpital auxiliaire. Mais l’administration militaire ayant jugé préférable d’utiliser, pour celui-ci, une propriété sise à Ursau même, la villa Blanche avait été acceptée comme maison de convalescence pour les officiers blessés. Mme Jarmans, la fille de Mme de Baillans, qui avait son diplôme d’infirmière, y exerçait la direction, aidée par sa mère, sous l’autorité d’un médecin. Avec Mme de Baillans et ses deux petites filles — son mari, officier de l’active, étant prisonnier depuis le début des hostilités — elle occupait un grand pavillon situé dans le petit parc de la villa. C’est là qu’arrivèrent un matin Mme de Prexeuil et sa petite-nièce, toutes deux brisées de fatigue.

Mme de Baillans, aussi exubérante que sa