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LA PETITE CHANOINESSE

quittant la malade après un sérieux examen, dit à Mme de Prexeuil :

— Cette jeune fille a besoin d’être promptement soignée, au point de vue de l’état général. La constitution paraît bonne, heureusement, il n’y a aucun organe de spécialement atteint ; mais elle semble très fatiguée, très anémiée… Si un changement d’air était possible, je vous conseillerais fortement d’en essayer, avec du repos, beaucoup de repos. En outre, il ne faudrait pas qu’elle passât ici l’hiver prochain ; le climat y est trop rude, pour une santé aussi ébranlée.

— Soit, nous nous arrangerons pour cela… Une de mes parentes, qui habite le Béarn, m’offre l’hospitalité. Ce climat conviendrait-il à ma petite-nièce ?

— Tout à fait !… Partez aussitôt qu’elle sera presque remise de cette grippe, que nous allons enrayer très vite, je l’espère.

Puis, après un moment de silence, il ajouta :

— N’y a-t-il pas aussi une cause morale à ce dépérissement que je constate ?… Un mot de cette enfant, tout à l’heure, m’a donné à penser qu’elle tenait peu à la vie…

Mme de Prexeuil tressaillit. Mais elle dit franchement :