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XII


L’hiver s’était lentement écoulé, à Prexeuil, sans apporter l’oubli à la petite chanoinesse de Valromée.

Son joli visage avait un peu maigri, et les cernes légers se dessinaient toujours sous les yeux, qui semblaient avoir pris une teinte plus foncée.

Élys accomplissait comme autrefois ses tâches accoutumées, visitait les pauvres du pays, s’occupait du bien-être de ses tantes et des menus travaux de l’intérieur, tout cela de façon calme, ponctuelle, avec un visage paisible et des yeux où demeurait un songe grave, mélancolique.

On n’entendait plus guère maintenant son rire léger, son joli rire d’enfant heureuse, qu’aimait tant Mme de Valheuil. Et son sourire lui-même avait quelque chose de triste, de contraint, qui faisait dire aux gens du pays :

— Comme elle est changée, Mlle Élys !

Ces symptômes d’une peine secrète — car