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LA PETITE CHANOINESSE

de nombreuses relations dans le monde politique. Elle aussi, comme Mme de Challanges, et avec une activité au moins égale, s’occupait d’œuvres diverses, mais d’étiquette très « laïque », généralement patronnées par des personnalités au pouvoir ou en perpétuelle instance d’y accéder. Comme, d’autre part, la famille de son défunt mari appartenait à la noblesse conservatrice, son salon était une sorte de terrain neutre, où cette habile femme arrivait à maintenir la concorde.

Ogier, très aristocrate, n’appréciait guère ce mélange. Ne pouvant toujours refuser les invitations dont le bombardait Mme de Pardeuil, il s’arrangeait pour faire chez elle de simples apparitions, qui lui permettaient de ne pas coudoyer longuement des gens dont les manières ou les opinions lui déplaisaient.

Ainsi en fut-il cet après-midi-là, quand, vers cinq heures, il entra dans les salons du bel appartement qu’occupait la baronne, avenue du Trocadéro.

La partie littéraire finissait. Une sauterie se préparait pour la jeunesse, assez nombreuse… Sari Doucza quittait sa place, au bras du fils d’un ministre, quand elle croisa M. de Chancenay. Ses yeux brillèrent, tandis qu’elle répondait en souriant au salut du jeune homme.