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XI


Le lendemain, Ogier quittait le Pré-Béni et reprenait la route de Sarjac.

On l’accueillit avec enthousiasme dans le château animé par la présence de nombreux hôtes. Maud Dornley lui fit d’aimables reproches, auxquels il n’accorda qu’une attention assez distraite. On observa qu’il paraissait préoccupé, même presque sombre, parfois. À d’autres moments, il montrait une gaieté forcée, ou bien une ironie mordante qui déconcertait les tentatives de flirt, même celles de Maud, si audacieuse que fût la jeune Anglaise à l’égard de son cousin.

— Vraiment, Ogier est un buisson d’épines, depuis le séjour qu’il a fait là-bas ! disait-elle à Mme de Chancenay. Que peut-il bien avoir ?

L’aïeule secouait la tête. Pas plus que Maud, elle ne le savait, son petit-fils ne lui faisant pas de confidences. Mais, comme son mari, elle pensait qu’il y avait là quelque aventure amoureuse, qui n’avait pas tourné au gré du jeune homme.