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et anxieux dans les siens, il demanda impérieusement :

— Est-il vrai que vous lui ayez promis de ne jamais vous marier ?

— Oui, c’est vrai.

— Mais c’est odieux ! Elle n’avait pas le droit d’exiger cela !… et vous ne deviez pas l’accepter ! À votre âge !… Et vous m’aimez, Élys !… vous m’aimez, je le sais !

Elle détourna son visage frémissant, couvert d’une brûlante rougeur, ses beaux yeux pleins de trouble, que cherchait le regard passionné d’Ogier. Sa voix tremblante murmura :

— Laissez-moi !… partez !

— Oui, avec vous !… Venez, Élys, je vous emmènerai en Italie, dans une jolie ville que je connais, et nous nous marierons là…

Elle se recula d’un mouvement si imprévu, qu’Ogier n’eut pas le temps de retenir la petite main froide et frissonnante qu’il serrait entre les siennes.

Et dans ces yeux violets dont il admirait la pure lumière, il vit une stupéfaction candide, une protestation indignée.

— Monsieur, je ne comprends pas que… que vous me croyiez capable de…

— Oui… Je vous demande pardon… C’est