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La femme de chambre sortie, Ogier se leva et prit son chapeau. Il voulait tenter une dernière chance pour voir Élys. Sa nature volontaire, énergique, ne reculait pas devant la hardiesse de cette décision.

Il monta vers Prexeuil, dans la claire lumière de cet après-midi ensoleillé. Les bois, dégagés de brume, montraient les prémices de leur splendeur automnale. Et quand Ogier entra dans l’avenue de hêtres qui précédait le château, ses pieds foulèrent des feuilles mortes qui déjà tombaient, petites annonciatrices du déclin de l’année.

Arrivé à la grille de Prexeuil, M. de Chancenay prit un sentier longeant, extérieurement, le vieux mur couvert de plantes parasites qui le rongeaient peu à peu. Ce mur, au bout d’une centaine de mètres, diminuait sensiblement de hauteur et montrait de plus nombreuses crevasses. L’une de celles-ci, à un endroit, s’était élargie de telle sorte qu’elle formait brèche, près de la vieille petite porte donnant sur le verger. Le regard, de là, plongeait dans les étroites allées qui s’alignaient entre des pommiers garnis de fruits, des cerisiers et des pruniers en partie dénudés par l’approche de l’automne, des quenouilles dont les feuillages jaunissants lais-