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M. de Chancenay, dans sa courte entrevue avec la chanoinesse, avait dû faire appel à toute son éducation d’homme du monde pour conserver un ton calme, pour contenir son exaspération devant la volonté froide, arrêtée, qui s’opposait à son désir. S’il n’avait pas discuté davantage, c’est qu’il sentait l’inutilité d’une insistance, devant le parti pris deviné. En quittant Prexeuil, il se disait : « Jamais elle ne cédera !… » Et à cette pensée, il éprouvait une sourde colère. Quoi ! parce que cette vieille fille s’était butée à une idée fixe, il lui faudrait renoncer à la charmante Élys, à la seule femme qui eût si vivement touché son cœur ?… Non, ce ne serait pas ! Il ne s’avouait aucunement vaincu, et Mme de Prexeuil se trompait fortement, si elle croyait que, restant sur cet échec, il allait maintenant quitter Gouxy. Lui aussi avait une volonté, qui ne pliait pas facilement devant l’obstacle. La vieille chanoinesse s’en apercevrait !