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LA PETITE CHANOINESSE

tion de vous offenser, chère tante Antoinette !

— J’en suis certaine… mais tu as cédé, un instant, aux suggestions de ce M. de Chancenay. Maintenant, c’est fini, j’en suis persuadée. Nous ferons donc le silence là-dessus…

Élys se redressa, en pâlissant un peu.

— Est-ce que… ma tante… est-ce que… vous lui avez refusé ?…

Un léger tressaillement courut sur le visage de la vieille dame.

— Oui… C’était la seule réponse que j’avais à lui faire.

— Pourquoi ?

Les yeux d’Élys s’animaient d’une ardente expression d’angoisse, la voix prenait une intonation presque impérative.

Mme Antoinette tressaillit de nouveau, et dit âprement :

— Ah ! tu avais commencé de te laisser prendre, comme une pauvre créature sans défiance que tu es ? Parce qu’il est jeune, de physionomie agréable, parce qu’il sait complimenter, mentir en beau langage, voilà ton imagination en déroute ! Ma pauvre petite ! Je suis là, heureusement, pour te préserver, pour te dire : « Il faut oublier cela. »

Élys, les lèvres tremblantes, répéta :