Page:Delly - La Petite Chanoinesse.pdf/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
93
LA PETITE CHANOINESSE

Élys ne répondit pas. Elle éprouvait tout à coup un malaise, une émotion très vive, sous le chaud regard de ce jeune homme qui lui parlait d’une forme d’avenir que jamais on ne lui avait fait envisager.

D’un geste machinal, elle mit sa main un peu tremblante sur la tête de Liaou, qui se rapprochait d’elle.

Ogier sourit, sans insister. Le trouble de la jeune fille ne lui échappait aucunement, et lui révélait que la petite chanoinesse entrevoyait des horizons nouveaux, qui ne lui déplaisaient peut-être pas.

Il dit avec une grâce courtoise, après un court silence :

— Il me serait très agréable, mademoiselle, que vous choisissiez dans cette musique ce qui peut vous plaire, en souvenir de votre vieille amie. Je vous le ferais porter à Prexeuil, avec l’autorisation de Mme votre tante…

— Oh ! merci, monsieur !… Mais je ne voudrais pas… Je crois que ma tante…

Elle était de plus en plus gênée, la jolie chanoinesse — et si émue, si délicieusement émue !

— Eh bien, vous le demanderez à Mme de Prexeuil, n’est-ce pas ?