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LA PETITE CHANOINESSE

de sa vie, apparaissait à la jeune fille aimante et si délicatement impressionnable comme une véritable épreuve.

En arrivant près de la maison, elle vit ouvertes toutes les fenêtres du premier étage, et elle pensa : « Rosalie profite du soleil, pour aérer ces pièces. Elle a bien raison, car nous n’en avons peut-être pas pour longtemps, de ce bon soleil encore chaud. »

Elle poussa la barrière de bois et entra dans la cour. À ce moment, Liaou, venant des communs dissimulés derrière un bosquet, s’élança vers elle avec un aboiement joyeux.

Elle caressa la grosse tête, en essayant de modérer les transports du terre-neuve.

— Bonjour, mon bon vieux !… bonjour, Liaou !… Mais laisse-moi, maintenant… voyons, laisse-moi !

Elle avançait, tout en parlant, vers la porte de la maison, qu’elle ouvrit en habituée. Elle entra dans le vestibule… et s’immobilisa, stupéfaite, les joues soudainement empourprées.

Au seuil de la bibliothèque venait d’apparaître M. de Chancenay, en élégante tenue du matin. Une surprise mêlée de très vif contentement se lisait dans le regard qu’il attachait sur la jeune fille, tout en la saluant.