Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


94
L’ONDINE DE CAPDEUILLES


fois ! Mais ayez courage, vous aurez toujours deux bonnes affections pour vous aider.

— Je vous remercie ! Oui, cela me faisait un peu de bien, au milieu de ma désolation, de penser que vous alliez venir. Mais en voyant que vous n’arriviez pas, j’avais peur, très peur que vous fussiez peut-être parti pour un long voyage… Car je ne croyais pas du tout, comme M. de Veuillard, que vous ne voudriez pas vous déranger.

— Ah ! ce monsieur prétendait ?…

— Il disait que vous étiez un homme trop occupé, trop mondain, pour vous donner la peine de revenir ainsi à Capdeuilles. Mais moi je lui répondais que j’étais certaine de vous voir arriver, parce que j’avais bien compris l’autre jour que vous aviez une vraie sympathie pour nous.

Le regard plein de larmes s’attachait sur Odon avec une confiance candide qui émut en cette âme d’homme des fibres depuis longtemps anesthésiées. M. de Montluzac se pencha et posa ses lèvres sur les mains froides, qui tremblaient un peu.

— Vous ne vous êtes pas trompée, Roselyne. Si peu que je vous connaisse, vous êtes déjà pour moi une petite cousine très chère, parce que je vous vois seule, malheureuse et très bonne. Comptez sur moi, comme sur un frère aîné.