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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


feuillages jaunis. Odon les regarda un instant se jouer sur l’or roux des cheveux de Roselyne. Il demanda en souriant :

— Où donc avez-vous pris ces cheveux-là, petite fée ?

— Maman les avait comme cela, paraît-il. Les trouvez-vous laids ?

— Certes non ! Avec cette chevelure, vous pourrez toujours vous passer de parure, petite Rosey, car rien ne vaudrait celle-là.

Les yeux de Roselyne rirent de joie innocente.

— Tant mieux s’ils vous plaisent. Moi, je les aimerais mieux d’un autre blond. Mais grand-père dit que je ne m’y connais pas du tout.

— Oh ! pas du tout, en effet ! Bien des femmes donneraient beaucoup pour avoir cette nuance si rare, qu’elles essayent d’obtenir artificiellement, mais avec de piètres résultats.

Roselyne dit avec stupéfaction :

— Vraiment, elles font cela ? On peut changer la nuance de ses cheveux ?

— Certainement. Mais ce sont en général les femmes sottes et coquettes qui s’occupent à ces futilités. Certaines poussent même l’aberration jusqu’à changer une très jolie nuance naturelle pour une autre absolument contraire à leur teint,