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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Ah ! M. de Montluzac !… M. de Capdeuilles m’avait parlé de vous. Il désirait beaucoup vous voir.

Il tendit sa main, qu’Odon serra. Roselyne dit d’une voix qu’un tout petit frémissement agitait :

— Il achète Capdeuilles. Nous sommes contents, vous comprenez, que ce ne soit pas un étranger.

Elle essayait de sourire, mais une larme glissa de ses yeux.

— Voyons, voyons, Roselyne, gronda paternellement le prêtre. Il faut être bien courageuse, petite fille.

— Oui, je sais… je le serai… Tenez, je vous laisse un instant pour aller cueillir un dahlia, un de vos gros dahlias rouges, monsieur le curé.

Elle s’élança au dehors en courant. Le prêtre eut un lent hochement de tête, et regarda Odon qui suivait des yeux la petite forme souple s’enfonçant dans l’ombre lumineuse d’une allée bordée de quenouilles.

— Pauvre petite, elle va pleurer, pour pouvoir mieux sourire tout à l’heure devant nous, devant son grand-père surtout. La merveilleuse nature que celle-là !

— Oui, mais que deviendra-t-elle dans le monde, monsieur le curé ?