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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Mais si, toujours, Roselyne. Je n’y changerai rien, et je n’y habiterai pas.

Elle le remercia encore. Mais son entrain avait disparu. Elle répondit un peu distraitement à M. de Montluzac, qui, pour la détourner de cette pensée, l’interrogeait sur ses occupations, sur les voisins de Capdeuilles.

— Je travaille avec M. le curé et Mme  Geniès. Puis je m’occupe du ménage, car Ménie ne fait plus grand’chose. Je raccommode, je lis un peu… Les voisins ? Il y en a pendant l’été, mais nous ne les voyons pas. Vous comprenez, nous sommes trop pauvres ? Un seul reste ici toute l’année. C’est M. de Veuillard. Il est en relations avec nous, et vient nous voir une fois par semaine. Je ne l’aime pas beaucoup.

— Il est pourtant aimable, ce garçon.

— Mais oui, grand-père. Que voulez-vous, c’est une idée que j’ai ! Je fais mon possible pour qu’il ne s’en aperçoive pas.

— Et vous n’avez pas d’amies, Roselyne ?

— Si, j’ai Mme  Geniès.

— Je veux dire de jeunes amies.

— Non, aucune. D’ailleurs, je n’aurais pas le temps. J’ai beaucoup de travail.

M. de Capdeuilles hocha la tête.

— Oui, beaucoup trop pour une fillette comme