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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


visage devenait grave. M. de Capdeuilles se mit à rire, peut-être pour cacher son attendrissement.

— Follette ! Mais non, je ne manquerai de rien maintenant. Montluzac nous achète Capdeuilles, et nous irons à Bordeaux, où tu pourras prendre des leçons.

— Vous vendez Capdeuilles ?

Sa jolie voix vibrante trembla en prononçant ces mots.

Et Odon vit des larmes dans les grands yeux verts.

— Il le faut, ma pauvre petite… Je t’assure que c’est dur aussi pour moi…

La main du vieillard caressait la joue de Roselyne, et son regard se mouillait.

— … Allons, sois raisonnable. C’est un parent qui nous l’achète et il a été très, très généreux. Il faut le remercier, Rosey…

Odon interrompit vivement :

— Ah ! pour cela, non ! Je ne veux pas des remerciements de Roselyne… Mais ne pleurez pas, petite cousine. Vous serez libre de venir quand il vous plaira dans votre Capdeuilles.

Elle dit d’une voix étouffée par les larmes :

— Oh ! merci ! Vous êtes bien bon. Mais vous comprenez, ce ne sera plus la même chose. Ce ne sera plus « chez nous ».