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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Je vous le répète, mon cousin, il y a là un devoir pour moi, Roselyne étant une Salvagnes. En outre, je ne vous cache pas qu’il me déplairait fort de voir une femme de ma famille courir le cachet.

M. de Capdeuilles secoua la tête.

— Tous ces préjugés aristocratiques ne tiennent pas devant la nécessité. Mais je vous remercie de vouloir épargner ainsi à ma petite Rosey, si délicate, la dure lutte pour la vie à laquelle je l’ai trop peu préparée. Vous vous montrez tout à fait bon et généreux, Montluzac.

Sa main prit et serra celle d’Odon. Le jeune homme dit avec un peu d’ironie :

— Bon, je ne le suis guère, je vous assure. Mais en la circonstance, je me trouve très heureux de pouvoir calmer votre appréhension pour l’avenir de cette enfant, et d’être utile à ma gentille petite cousine.

— Oui, vous m’enlevez un poids énorme. Maintenant, si je meurs, elle aura toujours de quoi vivre… Dès que la vente sera conclue, nous quitterons Capdeuilles pour aller nous établir en ville — à Bordeaux, probablement. Roselyne prendra quelques leçons de musique, et un peu plus tard, je chercherai à la marier.

Le vieillard semblait plus vivant qu’hier. Son