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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


rare et ancien, qu’il croyait introuvable. Certes, il était persuadé, quoi qu’en eût dit M. de Capdeuilles, qu’elle deviendrait comme les autres dès son premier contact avec le monde. Mais il n’en éprouvait que plus de curiosité à l’étudier, à constater sa simplicité absolue, indéniable, sa jeune gaieté toute pure, et cette grâce tendre du regard, ce sérieux pensif, toutes les expressions d’une nature spontanée, vibrante, très virginale, qui ignorait le mal et la vie, et ne connaissait que l’idéal.

Interrogé par M. de Capdeuilles, Odon parla de son voyage. Roselyne s’écria :

— Vous êtes venu en automobile ? Oh ! que ce doit être amusant ! Jamais je ne suis montée là dedans — ni même en chemin de fer ! —

— Je vous le dis, petite cousine, vous êtes tout à fait dix-septième siècle ! C’est charmant, et je ne voudrais pas commettre l’affreux anachronisme de vous offrir de monter dans ma voiture.

Les beaux yeux verts brillèrent, tandis que Roselyne joignait ses mains dans un geste de prière enfantine.

— Oh ! j’aimerais tant cela, pourtant !

— Vraiment ? Eh bien, si M. de Capdeuilles y consent, je puis vous faire faire un petit tour, pour que vous jugiez de l’impression.