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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Au sujet des femmes, oui. Je les connais trop bien.

— Les femmes de votre milieu mondain, les grandes coquettes, les poupées vaniteuses, toutes ces cervelles vides qui vivent de plaisir et de snobisme, et toutes celles, intellectuelles ou non, qui pratiquent la théorie du droit au bonheur… Oui, vous les connaissez, celles-là. Mais il en est d’autres, heureusement. Ma pauvre femme était une créature charmante, qui a souffert courageusement, dignement… Ma belle-fille avait la même âme vertueuse et forte. Roselyne leur ressemble.

Il s’interrompit en prêtant l’oreille.

— La voilà qui vient.

Roselyne entra, un plateau entre les mains. Odon se leva pour l’en débarrasser. Elle le remercia par un sourire qui creusa dans ses joues deux petites fossettes.

— Je n’ai que du sirop à vous offrir, mon cousin. Je l’ai fait avec les framboises de notre jardin.

— J’aime beaucoup le sirop… Et je suis curieux de voir comment les ondines réussissent leurs opérations culinaires.

Elle secoua sa petite tête, toujours ornée des nénuphars, et se mit à rire joyeusement.

— Vous vous moquez de moi ! Grand-père, si vous saviez comme j’ai été sotte, tout à l’heure !