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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


persistiez à ne pas me laisser estimer Capdeuilles à mon idée.

Le vieillard détourna les yeux en murmurant :

— Ce serait une aumône déguisée.

— Il n’est pas question d’aumône entre nous. Vous disparu, je deviens le chef de la famille, le seul parent de votre petite-fille. Il serait donc très logique que je l’aide pécuniairement, puisque, vu mon âge et ma position de célibataire, je ne pourrais le faire d’autre manière.

M. de Capdeuilles considéra un moment le beau visage fier. Sa main s’étendit, et saisit celle d’Odon, qu’elle serra longuement.

— Merci, mon enfant. J’accepte cette aide, au nom de ma petite Roselyne. Elle pourra ainsi attendre, dans un couvent, dans une bonne pension de famille, que l’âge lui donne un peu d’expérience, un peu de poids, avant de tenter le professorat. Puis, avec une dot, le mariage lui deviendra possible — d’autant mieux qu’elle sera une femme adorablement séduisante.

— Oui… mais elle ne le sera jamais autant qu’aujourd’hui, dans sa grâce toute simple d’enfant ignorante.

— Elle est une vraie petite fille, en effet… Et si gaie, en dépit de cette vie solitaire, et des privations que lui impose notre pauvreté ! Ah ! le déli-