Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


35
L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Ah ! Montluzac, Montluzac, vous êtes bien de votre race ! Les idées modernes n’ont pu vous enlever la générosité chevaleresque que vous tenez de vos aïeux. Mais il ne me conviendrait pas d’en abuser. Capdeuilles, tel qu’il est aujourd’hui, vaut à peine soixante mille francs.

— Cela dépend. À mes yeux, cette demeure a une valeur considérable. Restaurée, les jardins remis en état, elle redeviendra ce qu’elle était autrefois.

— Oui, mais pour le moment elle n’est qu’une ruine lamentable, où vous aurez tout à refaire. Je n’accepterai que soixante mille francs.

— Que restera-t-il pour votre petite-fille, une fois les hypothèques payées ? Trente mille francs ? Ce n’est pas suffisant, cependant, pour lui permettre de vivre ?

— Non. Mais elle pourrait employer ce petit capital à acquérir un moyen de travail. Elle est très musicienne, et sa voix est ravissante. Un ancien professeur de Paris, une femme très remarquable de toutes façons, qui s’est retirée dans notre petit village à la suite de grands chagrins, et qui a enseigné la musique à Roselyne, assure qu’elle est admirablement douée. Dans quelques années, après avoir suivi les conseils d’un très bon