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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


ment rencontrée au passage, il la découvrait. Sur une physionomie, elle lui échappait moins encore. Mais cette fois, il la chercha en vain dans le regard pur et gai attaché sur lui.

— J’ai été surpris, mais non choqué, ma cousine. Rassurez-vous à ce sujet.

— Oh ! j’ai bien vu que vous n’étiez pas fâché ! Vos yeux souriaient en me regardant.

Elle leva les bras, et commença d’enlever les nénuphars.

— Quel dommage ! dit Odon. Petite ondine, conservez votre parure aquatique !

Elle le regarda ingénument.

— Mais je le veux bien, si cela vous fait plaisir. Grand-père aime beaucoup aussi me voir avec ces fleurs. Il m’appelle comme vous « petite ondine »… Comment l’avez-vous trouvé, mon pauvre grand-père ?

Subitement, la délicieuse physionomie devenait grave, et le vert profond des yeux s’assombrissait sous un voile de tristesse.

— Je dois vous avouer, ma cousine, que je suis venu directement de ce côté, sans entrer au château. J’ai cédé là à une tentation de flânerie dont je ne me repens pas, puisque j’ai rencontré ici la fée des eaux… Mais M. de Capdeuilles est-il malade ?