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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


seconde. Et l’inconnue, souriant toujours, dit d’un ton de joie douce :

— Ah ! vous voilà !

Puis elle rougit, « ses cils s’abaissèrent. Pendant un court moment, elle resta immobile… Et voici qu’un rire clair, doux et joyeux, s’échappa de ses lèvres. Son regard se leva de nouveau sur Odon. Et les merveilleuses prunelles aux reflets d’eau vive riaient aussi, avec un regard pur et franc qui était celui d’une petite fille très simple et très gaie.

— Oh ! que c’est singulier !

— Qu’est-ce qui est singulier, petite ondine ? demanda Odon.

Lui aussi riait, gagné par la contagion de cette gaieté d’enfant dont il ne comprenait pas le motif.

— Ondine ?… Vous m’appelez ondine ? Oh ! c’est complet !

Elle se souleva, se mit debout si vivement que M. de Montluzac n’eut pas le temps de lui offrir son aide.

— Figurez-vous que… Vous êtes le cousin qu’attend grand-père, n’est-ce pas ?

— Odon de Montluzac, oui, mademoiselle… ou ma cousine ?

— Votre cousine, Roselyne de Salvagnes.

— Roselyne ?… Un nom délicieux.