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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


j’espère qu’il n’effarouchera pas cette bonne petite… Ah ! les voici ! »

Ils contournaient le château, et apparaissaient dans la pleine clarté de la lune. Odon, penché vers Roselyne, lui parlait, fort tendrement, à en juger par sa physionomie et par la mine doucement ravie de la jeune fille. Dans cette lumière argentée, elle semblait d’une beauté presque irréelle, la délicieuse ondine, avec sa robe foncée, son visage d’une palpitante blancheur, ses cheveux dénoués que la brise soulevait mollement. Et le vieux prêtre, dont la vue était meilleure que les jambes, fut frappé de l’expression nouvelle qui transformait le regard de sa petite Rosey. Il pensa, avec un mélange de bonheur et d’effroi : « Comme elle l’aime ! Pourvu qu’il sache la rendre heureuse ! »

Dans le silence, la voix de M. de Montluzac s’éleva, chaude, émue, un peu malicieuse :

— Je ne lui ai pas encore donné mon baiser de fiançailles, monsieur le curé ! Je vous attendais. Mais que vous avez été long !


FIN