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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


poids insupportable. Elle enleva les épingles, et la merveilleuse chevelure se répandit sur ses épaules, en ondes légères que frôlait la brise du soir.

Quelle reposante tranquillité ! Elle resterait ici une demi-heure, puis elle irait chercher Christophe pour la reconduire au presbytère. Pauvre bon curé, il ne fallait pas risquer de l’inquiéter ! Il était maintenant le seul qui l’aimât, car Odon…

Son front lourd s’appuya sur sa main. Comme elle avait été confiante et heureuse, pendant quelques mois ! Puis ce changement, tout à coup, chez lui… Changement inexpliqué, jusqu’au jour où elle avait appris que Mme de Sauroy l’aimait, qu’elle avait été le rejoindre, et que sans doute ils s’épouseraient. Alors, ses yeux s’étaient ouverts. Avec la connaissance de la vie qui lui venait peu à peu, elle comprenait qu’elle n’était, qu’elle ne serait jamais pour Odon qu’une petite fille, pour laquelle il avait sans doute une affection réelle, mais qu’il trouvait un peu gênante, maintenant qu’il songeait au mariage. Puis la comtesse Borelska n’avait-elle pas dit : « Il aime le changement, Montluzac… » Lui se déclarait profondément égoïste. Sa jeune cousine avait peut-être été une distraction pour lui. Mais maintenant, Mme de Sauroy l’occupait trop pour qu’il eût le