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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


rantes. Au seuil de la salle, Attila, le lévrier, sommeillait, dédaigneux du chat qui le considérait avec défiance. Tout à l’heure, il s’en irait avec sa jeune maîtresse vers le château. Roselyne allait revenir, calme, souriante, toute prête à entourer d’attentions son vieux curé. Mais elle pâlissait, maigrissait, et ne riait plus qu’avec effort. Parfois, le prêtre surprenait dans son regard une expression de douleur profonde, qui transformait cette jeune physionomie. Et il pensait : « Pourvu qu’elle puisse l’oublier ! Mais il faudrait qu’elle ne le revît pas. »

Attila se redressa tout à coup. Une porte s’ouvrait, se refermait, un pas léger glissa sur le parquet bien ciré de la salle. Roselyne apparut. Elle donna une caresse au chien et s’approcha du vieux prêtre qui avait souri en l’apercevant.

— J’ai été un peu longtemps, monsieur le curé. Mais je viens de chez Guillemine, et elle m’a retardée, pauvre bonne vieille, en me racontant des histoires de sa jeunesse.

— Comment va-t-elle ?

— Ni mieux ni plus mal. Elle m’a demandé de revenir demain, parce que, prétend-elle, sa nuit est toujours meilleure quand elle m’a vue.

— Tous les pauvres d’ici vous aiment, Roselyne.