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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


aimable. Certaines personnes me sont sympathiques. Mais toutes sont beaucoup trop mondaines pour mes goûts.

— Cependant, il en est un qui… Tenez, ma grand’mère me parlait tout à l’heure de lord Holwill, qui souhaite vous épouser. Que pensez-vous de lui ?

Il s’arrêtait, en adressant cette question d’une voix qu’il réussissait à maintenir calme. Il s’arrêtait pour mieux saisir l’impression produite par cette demande. Car il voulait savoir si Rosey avait au cœur un autre amour.

La teinte de pourpre s’accentua à peine sur le joli visage qui n’avait pas tressailli. Les yeux continuèrent de se dérober sous l’ombre des cils foncés, qui les faisaient si profonds et mystérieux. Roselyne dit avec tranquillité :

— Il est charmant, je le crois bon et assez sérieux. Mais je n’ai pas du tout l’idée de me marier. Je suis beaucoup trop jeune.

Il respira plus légèrement.

— C’est tout à fait mon avis… Cependant, si lord Holwill… ou un autre de ces messieurs vous avait plu particulièrement, il faudrait me le dire, Rosey. Je suis presque votre tuteur, et vous avez toujours eu confiance en moi.

Elle secoua la tête. Il vit ses lèvres frémir un