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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Oui, je le sais, Rosey. Je n’ai pas oublié vos goûts, croyez-le. Mais je fume moins maintenant.

Elle se souvint tout à coup que Mme de Sauroy avait dit un jour : « J’ai grand’peine à m’accoutumer à l’odeur du tabac. Je me force parfois à la supporter, mais j’emporte toujours de l’expérience un fort mal de tête. » Sans doute, Odon voulait lui éviter ce désagrément, et se prêtait aimablement à une concession.

Un petit frisson la secoua. Elle fit un mouvement pour retirer sa main. Mais Odon la retint fortement.

— Qu’avez-vous, Rosey ? Il y a peut-être un peu trop de fraîcheur, sous ces arbres ?

— Oh ! non, pas du tout !

— Retournons sur nos pas… Vous disiez que vous ne vous plaisiez guère, ici ? N’y a-t-il donc personne que vous regrettiez particulièrement ?

Son regard observait avidement la physionomie de la jeune fille. Mais quelle idée avait-elle de tenir baissés, presque constamment, ses cils magnifiques ! On ne pouvait décidément plus voir jusqu’au fond de ses yeux, comme autrefois.

Roselyne répéta :

— Que je regrette particulièrement ? Mais non. Je vous le dis, on a été aimable pour moi, très