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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


les goûts, les habitudes de la plupart des hôtes de Mme de la Roche-Bayenne sont trop différents des miens.

Elle ajouta, avec un sourire léger :

— Je ne serai toujours qu’une petite campagnarde.

Il se mit à rire. Son regard ne la quittait pas, admirant la souple élégance de cette jeune taille, la ligne pure du profil, la blancheur délicatement satinée du teint.

— Une campagnarde dont beaucoup de ces dames peuvent envier l’allure, le charme, le goût si sûr, digne de la petite patricienne que vous êtes.

Il sentit que la main de Roselyne frémissait un peu, sous son bras. Une teinte de pourpre montait de nouveau au visage de la jeune fille. Autrefois, elle ne rougissait pas quand il lui parlait sur ce ton… Mais était-il bien sûr, d’abord, qu’il n’eût pas un accent particulier, maintenant, un accent tout autre que celui de naguère, quand il s’adressait à la petite cousine qu’il croyait chérir comme une sœur ?

Ils marchèrent sans parler, un long moment. Puis Roselyne dit d’une voix hésitante :

— J’ai vu que vous fumiez, tout à l’heure. Il ne faudrait pas vous gêner pour moi. Vous savez que j’aime l’odeur du tabac.