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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


murmure s’éleva, puis des mots d’admiration…

— Merveilleux !… c’est un rêve !

Une rougeur vive montait aux joues de la jeune fille. Les grands cils s’abaissèrent, voilant les yeux confus. Et Roselyne ne vit pas la tendresse passionnée qui s’échappait des yeux noirs, des longs yeux de Sarrasin.

D’un geste lent, presque sans le regarder, elle tendit la main à Odon.

— C’est une bonne idée, d’être venu aujourd’hui. Vous aurez une très agréable soirée.

Il se pencha, et appuya ses lèvres sur les doigts effilés, un peu tremblants.

— J’aurai surtout le plaisir de vous voir en cette parure d’ondine, qui est faite pour vous.

Quelle phrase banale, ridicule, quand tant d’autres lui brûlaient les lèvres ! Mais devant ces étrangers, il ne pouvait dire que celle-là. Et elle, sa petite ondine, devait contenir aussi sa spontanéité habituelle… Malgré cela, il lui eût été facile de donner à comprendre à son cousin qu’elle se trouvait heureuse de le revoir. Mais elle n’était pas encore bien faite à toutes les finesses du langage mondain, qui permettent de laisser entendre ce qu’on ne peut dire textuellement. Cela viendrait… Cependant il l’aimait mieux comme auparavant, si ingénument sincère. Alors, sans souci