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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Roselyne, et Odon, désireux de ne pas lui déplaire, préparait doucement sa cousine à l’expulsion de l’hôtel de Montluzac, pour le jour, sans doute prochain, où il y amènerait la nouvelle marquise.

La femme d’Odon !

Roselyne frissonna plus fort. Son front retomba sur la pierre, dont la fraîcheur le pénétra.

Il l’aimait.

Roselyne avait entendu parler de l’amour, depuis quelque temps. Mais elle ne savait trop encore ce que c’était, au juste. Dans une révélation soudaine, elle le voyait maintenant, entre Odon et Pepita, vainqueur, dominant tout… rejetant bien loin la pauvre petite cousine devenue importune. Elle se rappelait les yeux de l’Espagnole, ces grands yeux hardis et brûlants, attachés sur Odon. Et son sourire… son inquiétant sourire…

Le front charmant s’appuya plus fort à la pierre, et s’y meurtrit. Roselyne gémit doucement :

— Mon Dieu, je vous en prie, faites que je rejoigne bientôt grand-père, puisqu’« il » ne veut plus de moi, puisque je le gêne, maintenant.