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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Après cela, elle était invitée dans plusieurs châteaux, pour la saison des chasses. On ne la verrait plus jusqu’à l’hiver… Et Rosey poussa un soupir de soulagement à cette pensée.

En bas, dans le sentier, un rire étouffé se fit entendre, puis la voix de Marthe, nerveuse, ironique…

— Mais, ma chère, ce n’est pas vrai du tout ! Mme de Seillannes m’écrit qu’elle l’a vue à Naples.

— À Naples ?

— Mais oui, à Naples, où se trouve le marquis de Montluzac. Elle a eu une déception terrible, en apprenant qu’il ne venait pas à Dinard, cette année. J’étais là, et je l’ai bien compris, Alors, elle veut prendre sa revanche. Elle l’aime follement. Lui… je n’en sais rien. On ne sait jamais rien, avec Odon.

— Elle doit être bien habile ! Et elle est fort belle, on ne peut le nier.

— Belle et terriblement coquette. J’ai dans l’idée qu’Odon l’épousera. Il a bien dit un jour qu’il ne voulait pas se marier avant la quarantaine, et qu’il n’admettait que le mariage de raison. Mais bah ! quand l’occasion passe, on la saisit ! Et l’atmosphère napolitaine aidant, les beaux yeux de Pepita arriveront peut-être à lui tourner un peu la tête.