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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


quinzaine de jours, puis sa dame de compagnie la conduirait à Capdeuilles, où elle resterait un mois ou deux, selon l’humeur d’Adèle.

Odon se trouvait à Naples, comme l’avait dit son ami de Colrennes. Un mot sur une carte en avait averti Mme de Liffré. Puis une autre carte arriva, un jour, à l’adresse de Roselyne. Quelques mots affectueux, des recommandations de se bien soigner, l’annonce d’un bijou qu’il avait trouvé joli, et qu’il lui envoyait…

« Ma chère enfant… »

Elle avait emporté la carte et elle la relisait au jardin, dans sa retraite favorite, une charmille taillée en portique, le long d’une petite terrasse dominant la mer. Aujourd’hui, il y avait réunion intime chez la duchesse. Roselyne, souffrant beaucoup de la tête depuis le matin, avait obtenu de n’y paraître que plus tard, ou même pas du tout, si elle se trouvait trop fatiguée. Et elle s’était réfugiée sur cette terrasse, au bas de laquelle un chemin taillé dans le roc, bordé de tamaris, longeait la mer.

« Ma chère enfant… »

Le vent agitait la charmille, autour d’elle. Un soleil pâle éclairait la mer, un peu houleuse, et qui se nuançait de bleu sombre, de bleu ardent, de vert glauque, selon le caprice de la lumière et