Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


174
L’ONDINE DE CAPDEUILLES


curé ! Il lui semblait qu’elle avait beaucoup de choses à lui dire… des choses qui étaient très vagues dans son esprit, dans son cœur, des souffrances dont elle ignorait la cause, et cette tristesse qui la prenait, maintenant, comme cela, tout à coup…

Elle regarda de nouveau M. de Montluzac. Il adressait une question à M. Alban, au sujet d’un récent congrès d’archéologie auquel s’était rendu le vieux savant. Roselyne le trouvait changé, nerveux, depuis quelque temps. D’ailleurs, elle le voyait fort peu. Il dînait presque chaque soir en ville, et à propos de rien, sous prétexte qu’il rentrait tard, se faisait servir à déjeuner dans son appartement. Puis il voyageait. Ainsi, il revenait d’Angleterre, et dans huit jours il partirait pour l’Autriche.

Elles étaient finies, les charmantes soirées de musique, finies aussi, les causeries dans le grand cabinet somptueux, dont Roselyne n’était plus invitée à franchir le seuil. Cela s’était fait peu à peu… Et Rosey, un jour, s’était aperçue qu’Odon ne lui donnait plus de petits noms tendres, ne la traitait plus en petite sœur, ne semblait pas rechercher sa présence, comme auparavant.

Il était toujours bon pour elle, cependant, toujours attentif à lui procurer ce qu’il jugeait devoir