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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


femme de chambre l’accompagnât jusque-là. C’était si près ! Il lui semblait bien qu’elle n’avait rien à craindre…

— Il ne faudra plus faire cela une autre fois, ma chère petite. Il y a de fort vilaines gens ici plus qu’ailleurs… Allons, ma pauvre mignonne, essuyez ces larmes, et venez chez ma grand’mère. Vous prendrez quelque cordial, pour vous remettre tout à fait.

Elle murmura :

— Oh ! c’est si bon d’être là, en sûreté, près de vous !

Il dit avec émotion :

— Si vous saviez combien votre confiance m’est douce, ma Rosey ! Oui, ne craignez rien, je vous protégerai toujours.

— Vous êtes si bon, si fort !

Elle levait les yeux vers lui. Sous leur voile de larmes ils débordaient d’admiration tendre, d’abandon confiant. Odon eut un frémissement. Quelque chose d’étrange, de délicieux et de terrible le pénétrait. Il écarta son visage, que frôlaient les cheveux de Roselyne, et laissa retomber son bras.

— Venez, ma chère enfant, il faut vraiment que vous preniez quelque chose, pour arrêter ce tremblement.