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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Je n’en sais rien. Mais en tout cas, je ne veux pas la marier encore.

— Je crois que vous avez tort, de toutes façons. Car… il paraît qu’on jase un peu sur sa présence, ici.

Odon eut un brusque mouvement de surprise irritée.

— Comment ? Qui vous a dit cela ?

Mme de Carols, hier.

Mme de Carols ? Cela ne m’étonne pas ! J’imagine même qu’elle a forgé cette sottise de toutes pièces.

— Une sottise, en effet. Mais nous n’arrêterons pas les langues du monde. Alors, puisqu’il se présente un excellent parti pour Roselyne, il me semble que le plus simple serait d’accepter.

Odon dit sèchement, avec un geste d’impatience :

— Ce n’est pas du tout mon avis. Roselyne n’est encore qu’une petite fille, qui ne songe aucunement au mariage.

— Oh ! une petite fille !… Elle a changé, depuis six mois, mon cher enfant.

— Bien peu. Et très certainement, je ne la marierai pas avant deux ans. Du reste, c’était aussi l’avis du curé de Capdeuilles. Ecrivez simplement cela à ma cousine de Liffré, grand’mère.