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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


fait quelques connaissances sympathiques, entre autres une jeune fille presque de son âge, Mlle de Graveuil, un peu contrefaite, mais d’esprit vif et charmant. Roselyne avait toujours eu quelque prédilection pour les êtres déshérités, pour les souffrants. Et ceux-ci, d’instinct, allaient à elle, à sa compassion tendre et discrète, à son charmant sourire de bonté. Mlle Loyse se transformait, depuis qu’elle était là. Elle rajeunissait, d’esprit, du moins. Et M. Alban déclara un jour à Odon qu’il n’avait jamais imaginé qu’on pût être à la fois aussi intelligente et aussi jolie que cette petite Roselyne. M. de Montluzac, très amusé, rapporta le propos à sa grand’mère, en ajoutant :

— Il a beau être myope et distrait, l’excellent homme, cela ne l’empêche pas de voir ce qui frappe les yeux de tout le monde.

— Oui, vous dites bien : de tout le monde. Elle est déjà très admirée, cette petite. Et Hubert en est fou. Sa mère m’a écrit ce matin en me demandant si vous songeriez à la marier maintenant.

Odon dit avec vivacité :

— Ah ! mais non ! Elle est beaucoup trop jeune.

— En octobre prochain, elle aura dix-huit ans… Hubert est un garçon sérieux, qui la rendrait certainement très heureuse.