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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


que fortune, comme Odon l’a laissé entendre.

Le beau visage ambré avait frémi légèrement. Pepita dit avec un sourire forcé :

— J’ignorais tout cela… Elle est vraiment jolie, cette jeune fille ?

— Nous allons en juger par nous-mêmes. Car vous venez avec moi ?

— Mais oui. Rien ne me presse de rentrer… Et je pourrai ce soir dire à M. de Montluzac, qui doit venir nous rejoindre dans la loge de la princesse Drosini, mon opinion sur cette jeune personne et sur le rôle de père de famille assumé par lui.

Roselyne demeura quelque peu abasourdie quand elle vit entrer dans le salon de Mme de Liffré ces deux jeunes femmes dont les toilettes rappelaient ce qu’elle avait vu jusqu’ici de plus osé, dans ses courses à travers Paris. Marthe et Pepita, de leur côté, la considéraient avec une curiosité qui, chez la seconde surtout, devenait aussitôt jalouse et hostile. Justement, aujourd’hui, elle avait cette robe noire, en étoffe légère, qui lui allait si bien. Sous le tulle de la manche, ses bras laissaient deviner leur forme parfaite, leur souple et délicate blancheur. Avec des gestes doux, d’une grâce discrète, elle versait le thé, l’offrait aux visiteurs. Car il y avait là un jeune homme, Hubert de Liffré, petit-neveu et filleul de la duchesse. Il