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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Odon ne m’avait pas dit que vous étiez si… enfin que vous étiez ce que vous êtes.

Le sens de la phrase demeura incompréhensible pour Roselyne. Mais ce qu’elle savait bien, c’est que cette grande personne sèche lui était peu sympathique, et elle éprouva une sensation de déplaisir quand la duchesse lui dit qu’elle la voyait généralement assez souvent.

Mme de Carols, de son côté, emportait de sa visite une impression très vive, dont elle fit part à sa fille qu’elle rencontra peu après à une vente de charité.

— Figure-toi une créature ravissante, toute jeune, toute mignonne, ingénue véritable, avec un sourire et des yeux que les hommes jugeront irrésistibles ! Pas l’ombre de coquetterie, pour le moment. Cela viendra bien vite. Et délicieusement habillée, avec cela. J’avoue n’avoir jamais rencontré rien d’aussi séduisant que cette petite fille.

— Oh ! oh ! maman, l’enthousiasme n’est cependant pas votre défaut ! Odon ne vous avait donc pas prévenue ?

— Il m’avait dit simplement : « Ma jeune cousine est charmante, et très enfant. » Oui, elle l’est encore. Mais demain elle sera femme… Et je suppose qu’il ne sera pas le dernier à s’en apercevoir.

— Eh bien, il l’épousera, voilà tout. Il ne sera