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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Odon se détourna, en disant nonchalamment :

— Ah ! vous avez trouvé ? Eh bien, nous en parlerons ce soir, cousin Alban. Pour le moment, il faut que je sorte. J’ai rendez-vous avec Verty pour la publication de mon nouvel ouvrage.

Il se leva, en développant d’un souple mouvement l’harmonieuse élégance de sa haute taille. M. Alban d’Orsy parut tout à coup plus petit encore, plus ratatiné, plus modeste près de ce bel homme au port de tête altier, dont la lèvre semblait garder à demeure un pli d’ironie, dont les longs yeux d’Oriental séduisaient autant par leur expression de force dominatrice que par leur caresse veloutée.

En quelques gestes vifs, Odon réunit les lettres éparses en ajoutant :

— Il est probable que je vais partir ces jours-ci pour Montluzac. Un vieux cousin inconnu me demande de l’aller voir en son château de Capdeuilles, à quelque soixantaine de kilomètres de là.

— Vous resterez longtemps, Odon ?

— Non, quelques jours seulement. Je suis invité pour les chasses chez les Marlonnes. D’ailleurs, mon vieux Montluzac est un peu funèbre.

M. d’Orsy dit avec enthousiasme :

— Une merveilleuse demeure féodale !