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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


france de ce dépaysement et s’efforce de l’atténuer, autant qu’il le peut. Il s’est informé, près de ses relations, de bons professeurs, et j’ai commencé cette semaine à prendre des leçons de chant et de piano. Il veut aussi que j’apprenne l’anglais. Je ne demande pas mieux, car j’ai tant besoin de m’occuper beaucoup, pour ne pas trop penser à mon chagrin ! »

Roselyne se promenait chaque jour avec Mme Berfils, soit à pied, soit en voiture. Un peu étourdie d’abord par le mouvement intense, elle s’intéressait cependant à tout avec la vivacité d’impressions qui était un de ses charmes. Un costume de bonne coupe et une jolie toque de crêpe léger avaient remplacé la robe mal taillée, le châle et le chapeau trop lourds condamnés par M. de Montluzac. On la regardait beaucoup, dehors, et Mme Berfils confiait à Mme de Liffré :

— Si ce n’était à cause de sa santé, qui en souffrirait, je l’emmènerais toujours en voiture. Cependant, elle ne cherche pas à se faire remarquer, la pauvre petite ! Mais elle est tellement séduisante, sans le savoir !

Peu à peu, Roselyne s’accoutumait à cette vie nouvelle. Non qu’elle ne pensât bien souvent avec une émotion mélancolique à Capdeuilles, au vieux